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16 septembre 2019 1 16 /09 /septembre /2019 20:49

Le programme de l'été, c'était de commencer les travaux en rivière. 

Donc le génie civil, le bétonnage du fond du canal. Et pour ça, il faut bloquer la rivière. C'est donc tout simple : poser un batardeau en amont et un en aval, puis pomper pour mettre le bout de rivière à sec. Ça tombe bien. J'ai posé 3 semaines de congés pour faire les travaux.

Bon, les travaux prennent un peu de retard et on les commence le dernier week-end.

 

Qu'à cela ne tienne, commençons par l'armature. On s'équipe de beaucoup de bastaings et de chevrons. On les fixe solidement au sol. Ce sont des grosses vis enfoncées au sol qui vont maintenir cette armature.

 

Batardeau - Grandeur et décadence
Batardeau - Grandeur et décadence

Une fois le squelette posé, on met de solides planches dans l'eau. Le plus dur est de les enfoncer jusqu'au fond de la rivière parce que le bois flotte bien et refuse de rester gentiment au fond de l'eau. Les planches sont donc solidement vissées sur l'armature afin que plus rien ne bouge.

Batardeau - Grandeur et décadence

Au milieu, on est à cours de planches et on met des planches d'OSB qui feront bien l'affaire.

 

Batardeau - Grandeur et décadence

Il reste toujours des infiltration entre les planches. Quelques bâches plastique et on rend le barrage hermétique. 

Le seul souci est qu'il faut bien plaquer les bâches contre les planches. Et le meilleur moyen est de plonger. Là, on arrive fin août, début septembre. L'eau n'est plus aussi chaude qu'en pleine canicule. 
Et au fond de la rivière, l'eau arrive encore à passer sous les bâches. Une seule solution : jeter des sacs de sable au fond pour colmater le tout. Finalement, ça se fait bien et au bout d'une soixantaine de sacs de 40 kg, on finit par fermer le barrage.

Batardeau - Grandeur et décadence

Enfin, on arrive à bien rendre le barrage étanche. Le niveau aval diminue rapidement. Il reste des fuites qui seront simple à colmater avec un peu de ciment ou une bâche supplémentaire bien placée.

Batardeau - Grandeur et décadence
Batardeau - Grandeur et décadence

Une nuit après, alors qu'on était plutôt content du résultat, on s'aperçoit que le courant a emporté du gravier qui consolidait le mur du voisin. 

 

Impossible de continuer. Une plus grande différence de niveau, une plus forte pression de l'eau et on pourrait faire s'effondrer le mur. Une décision s'impose.

Déplacer le batardeau en arrière semble être une bonne alternative, de façon à se qu'il repose sur le fond déjà cimenté du canal.

Mais il faut commencer par enlever le gravier qui est tombé au fond. On improvise un siphon avec un gros tuyau et une pompe. Le niveau en amont est plus haut qu'en aval et la théorie des vases communicants va nous permettre d'aspirer le gravier en haut pour le rejeter plus bas.

Batardeau - Grandeur et décadence

Malheureusement, cette méthode est longue est fastidieuse, et on est déjà bientôt mi-septembre. 

Même si on y arrive rapidement, il faudra encore faire les travaux de génie civil au fond, et tout ça avant fin octobre où le niveau de la rivière va rapidement remonter.

 

La seule solution raisonnable qu'il nous reste est de tout démonter et de remettre l'ouvrage à l'année prochaine. On aura au moins appris ce qu'il ne fallait pas faire. Et on aura tout l'hiver pour réfléchir à une autre méthode pour arriver à nos fins.

Tout le bois est déjà bien ranger, en attendant l'année prochaine...

Batardeau - Grandeur et décadence
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3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 11:20

Pas de photos aujourd'hui.
Juste préciser ce qui s'est passé ces derniers jours.

Et l'occasion de faire un point sur l'avancement des démarches administratives.

Le premier post de ce blog date d'il y a 7 ans environ. Les démarches administratives pour la réhabilitation du moulin ont commencé un peu après. En tout cas au bas mot, cela fait 5 ans que nous bataillons pour pouvoir faire reconnaître à l'administration française notre droit d'exploiter la rivière sur laquelle nous sommes installés afin de produire de l'électricité.

Il y a eu quelques épisodes épiques, comme la nécessité d'installer une passe à poissons. Ce qui en soi est totalement justifié. Coût des travaux pour une passe à poissons sur le barrage : environ 500000 € (non, il n'y a pas un zéro en trop), certes subventionnés en bonne partie, mais beaucoup trop pour notre budget... A moins de la faire sur le pré de l'autre coté du barrage, qui est soit dit en passant dans un autre département. S'en suit tout un imbroglio avec le proprio du terrain, plutôt partant pour nous le vendre, la SAFER du Jura, elle tout à fait partante pour nous le préempter.... Je passe les détails. Le fait est que nous étions à 2 doigts d'abandonner le projet à ce moment là.

Je passe aussi sur le fait qu'à l'achat du moulin, il nous a presque été demandé de détruire les 8 appartements qui avaient été construits dedans, sous prétexte qu'ils n'étaient pas connus de l'administration foncière. Il a fallu batailler pour trouver des preuves de leur existence et de leur création 15 à 20 ans auparavant. Cet épisode-là nous a d'ailleurs valu de nombreuses nuits blanches et la joie de découvrir de nouvelles substances dites anxiolytiques.

Mais revenons à nos moutons. Le dossier est désormais complet et prêt à être revu en commission pour nous donner l'autorisation finale. La semaine dernière, nous avons reçu les derniers retours de diverses organismes pour valider le projet, dont l'ONEMA, l'ADEME, le conseil régional, des associations de pêcheurs, l'Agence Française pour la Biodiversité, etc.... L'une d'entre elles nous faisait comme recommandation de laisser en permanence 20% du débit de l'Ognon passer sur le barrage, alors que la loi nous impose de laisser 10%.

Cela signifie une chute drastique du rendement à un point où le projet ne devient plus du tout rentable.

On en était là il y a 2 jours : 5 ans de démarches administratives, 5 ans de recherches en parallèle pour partir de zéro connaissance en hydroélectricité à un bagage qui tient carrément la route, 5 ans pour commencer le design des turbines, tout ça pour rien. Les plans sont prêts. Il ne reste plus qu'à obtenir ce foutu accord.

Hier, après avoir patiemment attendu la fin du pont du premier mai, on appelle le responsable de la DDT, qui nous dit que tout ça n'est qu'une interprétation de notre dossier et que c'est tout à fait révisable. Ce qui sera fait dans les prochains jours, pour une validation en commission mi-mai. Ces derniers jours ont donc été des montagnes russes émotionnelles, juste avant la dernière ligne droite que nous attendons tant depuis si longtemps.

Espoir et persévérance, en attendant le prochain post, sûrement très bientôt.

 

 

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18 mai 2017 4 18 /05 /mai /2017 21:12

Bon alors, fini de casser (enfin presque, il reste encore deux ou trois choses par ci par là), ou de construire pour les appartements (bon, enfin, pour les appartements, il reste aussi des menus travaux).

Aujourd'hui, on attaque le sérieux : les fondations qui serviront à porter les murs du salon et de la centrale, rien que ça.

Là où c'est technique, c'est qu'il y a déjà des IPN qui tenaient l'ancienne installation. A terme, il faudra les virer, mais là on en a encore besoin pour tenir ce qui reste des murs. Donc on va gérer avec.

 

première construction - les fondations

Et donc pour faire ça, on va isoler les poutres avec du polystyrène avant de poser le mortier. De cette façon, on pourra facilement casser le polystyrène le moment venu et libérérer les poutres.

 

première construction - les fondations

On n'aura plus qu'à répéter l'opération sur chaque IPN.

 

première construction - les fondations

Et voilà. 

On peut faire notre mortier tranquillement.

 

première construction - les fondations

La prochaine étape sera de construire un muret jusqu'au niveau du fil bleu. Et de faire un plancher à ce niveau.

Eh oui, la ligne bleue, c'est le niveau qui est 10 cm au dessus des crues centenales et qui nous permettra donc de construire en toute sécurité.

première construction - les fondations
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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 11:12

Juste un mot sur la seconde tentative pour sortir la turbine : nous avons mis les mêmes moyens que pour la première fois, sauf que nous nous étions mis en sécurité derrière des cables plus longs.

 

Eh bien, elle est toujours restée au fond du trou....

 

Puis, en rangeant le matériel, nous avons pu constater que cette méthode est finalement sans espoir, puisque cette fois fois, nous avons quelques dommages collatéraux. Pour preuve, ce morceau de corde qui a servi à tirer la turbine :

 

sortie de turbine 2e essai 1

 

sortie de turbine 2e essai 2

 

On était vraiment au bout de ce qu'on pouvait faire...

 

Mais nous n'avons pas dit notre dernier mot !

 

 

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 20:38

Comme promis, je vais vous raconter et vous décrire le dispositif qu'on a mis en place pour sortir la turbine, cette grosse dame de 4m de diamètre et d'un poids indéterminé mais qu'on estime au bas mot à 6 tonnes, cette estimation restant sans doute à affiner quelque peu.

 

Cet article sera un peu long, mais il y a tellement de choses à dire aujourd'hui sur ce qui s'est déroulé le week-end dernier. (certaines images sont cliquables pour être aggrandies)

 

le matériel d'abord.

- des cables de 11mm de diamètre de 20m de long faits pour porter 1,6 tonnes. 

- des poulies pour démultiplier la force que les cables tireront

- des cordages

- 2 treuils pour actionner le tout.

- et ça : 2 barres métalliques de 6m de long à section rectanguaire.

 

sortie de turbine 0

 

Enfin, ça c'était il y a quelques semaines avant que toute l'installation ne soit mise en place.

 

Dans ces barres, il a fallu percer des trous et faire des soudures :

d'un coté pour poser les barres sur leur support dans une tige métallique rouillée de récup... le tout coincé dans un rail.

 

sortie_turbine_24.JPG

 

 

et de l'autre pour les assembler et y mettre une poulie qui servira à passer le cable dont le rôle sera de soulever la turbine :

sortie turbine 5

 

 

Les barres étant maintenant prètes, on va pouvoir les positionner au-dessus de la turbine.

 

sortie turbine 1

 

 

sortie turbine 2

(photo cliquable)

 

Ensuite, il n'y a "plus qu'à" tirer les cables et les cordes pour dresser cette structure.

 

sortie turbine 3

 

 

A la base des poutres, de part et d'autre, il y a un énorme rail sur lequel reposent les poutres et qui les maintient.

 

sortie turbine 4

 

et ces rails sont bloqués à leur autre extrémité contre les anciennes portes des vannes pour ne pas qu'ils glissent. On est parfois obligé d'avoir recours au système D pour arriver pile poil contre le pilier ancré dans le sol... mais on finit toujours par y arriver.

 

sortie turbine 6

 

 

Tout est maintenant en place et plus rien ne peut bouger. Tirons les cables :

 

sortie turbine 7

(photo cliquable)

 

La première journée arrive déjà à sa fin. La nuit commence à tomber alors qu'on met la tension dans les cables pour se faire une première idée du comportement qu'on va avoir.

 

sortie turbine 8

(photo cliquable)

 

quelques vérifications sur l'ordre des cordes, la place des cables...

 

sortie turbine 9

 

sortie turbine 10

 

Et c'est la fin de la première journée. On rentre se reposer. La journée a été froide et venteuse. La fatigue commence à bien se faire sentir.

 

Et la question qui revient en boucle au sujet de ce qui nous attend demain : sortira ? sortira pas ? On n'ose pas faire de pronostic à se stade du processus. Tous les calculs ont été faits. Si elle pèse ses 6 tonnes, il n'y a pas de raison qu'elle ne vienne pas... On refait une ènième fois un tracé des forces en présence. Normalement, ça passe.

 

La nuit est passée. Une grosse journée en perspective nous attend. Un gros stress aussi. Parce que soulever un tel engin n'est pas une mince affaire. Et il ne faut pas oublier les risques qu'il y a à le faire.

Une corde qui lache et c'est un coup de fouet phénoménal. Pire, un cable qui pète avec une tension de 2 tonnes (celle à laquelle il sera soumis), et c'est un champ de bataille qu'on retrouve après.

Et je ne parle même pas d'une possibilité de flambage d'une des 2 poutres...

 

Nous voilà donc repartis, le voilier magistral qu'on a mis en place nous attend à son quai avec sa grande voile d'acier.

 

sortie turbine 11

(photo cliquable)

 

Une petite précision à se stade de l'opération : la corde qui est au milieu et sur laquelle on voit le treuil sur la photo ci-dessus servira à lever la turbine, alors que celle qui est au-dessus a un deuxième treuil qu'on ne voit pas ici et qui servira à maintenir l'arche métallique en place pendant le levage. L'objectif étant qu'une fois sortie de l'eau, c'est ce second treuil qui va entrer en jeu pour rapprocher l'arche de la verticale et déposer délicatement la turbine sur la dalle en béton.

 

La tension est dans les cordes et dans les esprits. On fait les dernières vérifications, les dernières précautions.

 

sortie turbine 12

 

Des morceaux de cahoutchouc pour protéger les cordes. 

On solidarise ce qui peut l'être. Même s'il n'y aura pas de gros efforts entre la poutre et le rail, on fait en sorte que ces deux là ne se quittent pas.

 

sortie turbine 13

 

Toutes les cordes qui vont maintenir la structure en place sont solidement arrimées au pilier :

 

sortie turbine 14

 

 

Toujours dans un soucis de protection, on fixe la grosse poutre la térale, de façon à ce qu'elle ne se mette pas à danser toute seule.

 

sortie turbine 15

 

sortie turbine 16

 

Et là, on est fin prêt !

Il n'y a plus qu'à tirer la bête.

 

sortie turbine 17

 

le temps de prendre un peu de recul et respirer un coup et on y retourne.

 

sortie turbine 18

 

C'est parti !

 

Le treuil du milileu pour lever la turbine :

 

sortie turbine 19

 

On vérifie régulièrement comment tout ce petit monde se comporte.

 

sortie turbine 20

 

 

Et le treuil du fond, celui qui maitient la tension et la position des 2 pilier au-dessus de la turbine. 

Dans le doute, vu qu'on est jamais trop protégé, on en rajoute un peu. Et on barricade l'emplacement.

 

sortie turbine 21

 

La tension continue à monter et la turbine ne bouge toujours pas.

Plutôt que de continuer à se trouver au milieu de tous ces cordages, on met en place la commande à distance sur le levier central : 2 petites cordelettes pour actionner ce levier.

 

sortie turbine 22

 

et pouvoir continuer à tirer alors qu'au milieu ne reste qu'un no-man's-land.

 

sortie turbine 23

 

Et on continuer à tirer comme ça...

 

On vérifie la tension dans les cables sans pouvoir vraiment déterrminer s'ils sont prêts à céder.

On va voir dans quelle mesure la turbine s'est soulagée de son poids. On arrive à la soulever avec un pied de biche. Oh, à peine, mais elle bouge...  

 

Et on se questionne. Faut-il continuer ? On a déjà une sacrée tension. les leviers deviennent durs à manier.

 

Et la volonté fait place au doute.

Est-ce que ce n'est pas une folie, ce qu'on est en train de faire. On a beau avoir mis des cordes pour actionner ce fichu treuil. On reste aux premières loges si quelque chose casse. 

Et une autre tension, palpable celle-là, commence à monter entre nous. On sens bien que continuer serait déraisonnable.

 

Et le doute fait place à la résignation.

Stop. Nous n'irons pas plus loin.

 

Eh oui, l'opération "sortie de turbine" est un échec. Notre première grosse contrariété depuis que les travaux ont commencé. 

Mais nous n'avons pas dit notre dernier mot. Avec des cables plus longs on pourrait être à l'abri et tirer de toutes les forces que permettent les appareils. Et si ça casse, eh bien ça cassera, mais pas sur nous !

 

Et on trouvera un autre moyen de la sortir. Un autre dispositif à base de poulies et de rails, cette fois est à l'étude.

Disons qu'on a perdu une bataille, mais pas la guerre....

 

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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 17:51

La démolition continue.

 

Aujourd'hui, on va voir comment un pilier est tombé...

C'était une chaude soirée d'automne.

 

Voici déjà l'outil qui nous a aidé : un Mecalac prété par un copain.

 

poutre 1

 

et le pilier qu'on va tomber. Environ 3 mètres de haut et somme toute relativement massif. Il tient juste un bout du toit et est déjà fragilisé à la base. Autant dire qu'il ne sert à rien. L'objectif étant aussi de ne pas détruire tout ce qu'il y a autour.

 

poutre 2

 

Voilà, les présentations étant faites, passons au vif du sujet. Attention, ça va aller très vite.

Le Mecalac arrive à l'assaut par derrière, toutes griffes et toute pelle dehors. Le reste se passe de commentaires...

 

poutre 3

 

poutre 4

 

poutre 5

 

poutre 6

 

poutre 7

 

Le pilier est à terre, et le toit est encore debout. Mecalac : 1, pilier : 0.

Plus de peur que de mal, dans sa chute, il a heurté le pilier voisin qui lui nous est encore bien utile puisqu'il tient tout le toit. Mais sans trop faire de dégats.

 

Enfin, une fois n'est pas coutume, je fais faire un peu de "teasing" pour la suite. Souvenez-vous, la turbine qui a été découverte :

 

sous la dalle 6

 

A l'heure ou j'écris ces lignes, elle est toujours au fond de son trou, mais une structure pharaonique l'entoure, à base de treuils, de poulies, de cordes, de cables métalliques et de poutres métalliques. Le programme est de la sortir demain. Une journée épique se prépare. Et fera l'objet du prochain article de ce blog, quelle qu'en soit son issue.

A suivre très bientôt ...

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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 21:34

Hola, bon, j'ai pris du retard ! Je n'y faisais pas attention et ça fait déjà bientôt un mois que je n'ai rien posté.

Bon, rassurez vous, les travaux continuent.

 

Aujourd'hui, je vais relater la fin de la dalle qui recouvrait la chambre d'eau.

 

A coups de marteau-piqueur au départ.

 

dalle sur chambre 1

 

c'est-à-dire qu'il y a quand même une bonne surface à enlever.

 

dalle sur chambre 2

 

puis à la main ....

 

dalle sur chambre 3

 

Ben oui, parce qu'en-dessous, pour ceux qui ont suivi, c'est la chambre d'eau. Donc tout ce qui tombe va directement à la rivière. Et si on ne veut pas avoir des tonnes de gravats à sortir de l'eau le jour où on aura besoin de mettre la nouvelle turbine, eh bien il faut tout enlever soigneusement avant. Un travail de fourmi, je vous dis.

 

Et après quelques jours de travail...

 

dalle sur chambre 4

 

Bon, en fait, en-dessous, c'est pas encore tout-à-fait la rivière, parce qu'on y a mis des planches pour retenir ce qui nous échappe. Et donc, un peu de pelletage de gravats au programme aussi pour remonter tout ça.

 

dalle sur chambre 5

 

Et on finit par voir les poutres métalliques qu'il faudra enlever par la suite.

 

dalle sur chambre 6

 

Petit à petit, la dalle se découvre. Là ci-dessous, on a enlevé le support de l'axe de la turbine et une poutre. Et on voit apparaitre au milieu l'axe vertical de la turbine.

 

dalle sur chambre 7

 

et le support une fois qu'on l'a sorti de son emplacement :

 

dalle sur chambre 8

 

Enfin, les poutres. Les plus lourdes pèsent jusqu'à 400 kg pièce.

 

dalle sur chambre 9

 

Les travaux continuent, avec au programme à venir, encore de la grosse démolition et beaucoup d'émotions dans les prochains épisodes. (si avec ça, vous ne revenez pas voir réguièrement, je n'y comprends plus rien ...)

 

 

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22 octobre 2014 3 22 /10 /octobre /2014 19:50

En continuant à casser le moulin, on est tombé sur ça :

 

Tout d'abord, le palier radial de l'axe. Dans les 4 encoches rectangulaires à l'intérieur du cylindre, il y avait des paliers de la forme d'une brique dont le coté extérieur était poussé par des tiges filetés (pour rattraper le jeu) et le coté intérieur était découpé en arcs de cercle pour épouser l'axe central.

 

On ne sait pas sur ce moulin si ces pièces étaient en fonte lubrifiée à l'huile ou comme sur certains (voir ici) en bois tropical lubrifié à l'eau. Il s'agit d'une essence de bois très rare aujourd'hui protégé mais dans certaines centrales ces paliers ont été reconstruits avec des essence plus courantes comme par exemple de l'érable imprégné d'huile sous pression. Sur la plupart des grandes centrales hydroélectriques, les paliers inférieurs des turbines (ceux coté eau) sont encore de nos jours en bois.

 

autre vestige 1

 

 

Sur la photo suivante, c'était les socles de fixation de la génératrice.

Dans chaque socle, il y avait une noix (pièce cubique avec un trou fileté) qui rentrait par le trou carré, qu'on faisiat glisser le long de la rainure et qui permettait au moyen d'un boulon de fixer la génératrice pour maintenir la tension de la courroie.

 

autre vestige 2

 

 

Pour celle-là, c'est plus compliqué.

 

Quand la turbine fonctionnait; outre son poids (d'environ 5 tonnes), elle subissait également la pression de la colonne d'eau. La somme de ces forces se traduisait par une poussée axiale d'environ 10 tonnes qu'il fallait contrecarrer. Pour cela, il y avait un palier lisse axial, c'est-à-dire sur l'axe de la turbine une sorte de plateau circulaire qui portait sur une couronne inférieure circulaire solidaire du batiment, les deux étant séparés par un film d'huile, et le tout dans un bain d'huile (c'est un palier hydrostatique).

 

Par contre, dû aux différents efforts de la chaine de transmission, comme la roue à alluchon déjà décrite sur ce blog, l'axe de la turbine n'était pas rigoureusement vertical.  Pour rattraper cette erreur d'alignement, la couronne inférieure circulaire est bien sûr plate du coté plateau circulaire mais hémisphérique du coté de son support fixe. Ainsi, elle pouvait légèrement osciller pour rattraper l'erreur d'alignement de l'axe. Ces photos montrent la face plate de cette couronne, où on aperçoit des petites stries radiales qui permettaient de maintenir le film d'huile.

 

autre vestige 3

 

la même de plus près.

 

autre vestige 4

 

 

Vous suivez toujours ?

Bon, continuons.

 

Pour la construction de cette centrale, des pièces en fonte prises entre 2 IPN ont été utilisées pour former le support du palier d'axe vertical et des paliers de l'axe horizontal. Au premier plan de la photo suivante, le trou carré permettait de faire passer l'axe vertical de la turbine, vraisemblablement, il y avait un palier à ce niveau là qui devait etre fixé par 4 boulons (c'est la aussi que se trouvait a fameuse couronne précédente). Et vers l'arrière plan, le deuxième bloc que l'in voit était une embase pour un des supports de palier de l'axe horizontal. Pour donner une idée du prix de la fonte à l'époque, le gros bloc au premier plan, pèse 550 kg et le petit bloc derrière, dans les 350 kg (et il en a 3 comme lui en tout). 

 

dalle sur turbine 1

 

 

 

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 20:32

Pour faciliter l'écoulement de l'eau au travers de la chambre d'eau et pour accéder plus facilement à l'intérieur, on a percé un peu la sortie vers le bief.

 

sortie chambre 1

 

sortie chambre 2

 

Notez l'impressionant mécanisme qui a été mis en place à partir de cordes pour maintenir les outils et la plateforme de travail.

 

sortie chambre 3

 

et quelques coups de marteau-piqueur plus tard :

 

sortie chambre 4

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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 21:27

A force de creuser sous la dalle, il a bien fallu qu'on tombe sur des restes de l'ancienne installation.

 

Alors, tout d'abord, la grosse encoche en acier qu'on voit là sur la photo, c'est la trémis qui permettait de faire passer la poulie (de 3 à 4 m de diamètre) qui entrainait la génératrice à l'aide d'une courroie de 35 cm de large et de 28 m de long.

La génératrice, elle était sur le gros socle au premier plan, avec une petite poulie. Le tout permettait de multiplier la vitesse de la turbine qui tournait à peu près à 45 tours / minute, à la vitesse de la génératrice qui était plutôt dans les 1500 tours / minute.

 

sous la dalle 1

 

 

Ce système de transmission par courroie était en fait le deuxième étage de la transmission complète. Sur l'axe vertical de la turbine se trouvait une roue à alluchons (une petite idée de ce que c'est ici) qui entrainait un premier pignon solidaire de l'axe horizontal qui entrainait cette fameuse poulie.

 

sous la dalle 2

 

 

La fameuse courroie de 28m ramenée au fond du jardin.

Avant, ces courroies étaient faites en cuir. Celle-ci est une version un peu plus moderne en textile et caoutchouc.

 

sous la dalle 3

 

 

Sur la photo suivante, c'est ce qui reste du bras de manoeuvre du système qui au moyen de 2 biellettes entrainait une couronne en fonte autour de la turbine. Cette couronne manoeuvrait une série d'ailettes, appelées directrices (par exemple comme celles-ci) qui modulaient le débit et l'angle d'attaque de l'eau qui entrainait la turbine pour suivre les variations saisonnière du débit de la rivière.

Pour les turbines Francis, comme celle qui était dans ce moulin, ce débit pouvait varier entre 100 et 30 %. En dessous, la turbine ne tournait plus assez vite.

Ce bras était actionné par un vérin hydraulique. Les quelques éléments qui nous restent ne nous laissent pas supposer de la façon dont était piloté le vérin.

 

sous la dalle 4

 

 

ça, c'est un peu compliqué à expliquer, surtout que ça a visiblement été maintes fois modifié. Mais c'était sur notre chemin, donc le voilà.

 

sous la dalle 5

 

 

 

Et enfin celle qu'on attendait avec impatience : la turbine. Bon, on n'en voit qu'un bout encore... c'est le couvercle supérieur. Pas très explicite encore mais d'autres morceaux vont suivre quand on aura dégagé tous les débris autour et qu'on aura sorti le bestiau de son trou.

A suivre, donc ...

 

sous la dalle 6

 

 

 

 

 

 

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  • : les pieds dans l'ognon
  • : J'ai conçu ce blog pour partager les joies (et les détresses) de la rénovation d'un vieux moulin. De l'acquisition du moulin à l'achèvement des travaux, des émotions fortes en perspectives... L'objectif des travaux est de réhabiliter le moulin bien sûr, mais aussi d'y habiter. Et c'est là que ça devient intéressant !
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  • Ancien ingénieur dans l'informatique en région parisienne, j'ai décidé de changer de vie et d'aller vivre à la campagne. Je me lance avec mon cher et tendre dans la rénovation d'un vieux moulin.
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